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Photo du rédacteurCorinne Mawet

Apprentissage : qu'est-ce qui est? qu'est-ce que je veux? qu'est-ce que je fais?

« J'apprends comme je suis » c'est une intention personnelle, peut-être même une aspiration, que je tente de mettre en œuvre afin de contribuer à ce que chacun se reconnaisse, se voit comme un être unique et indispensable au monde.

Je passe par le partenariat scolaire (soutien) et professionnel ( bilan de compétences) pour apporter ma pierre à cet édifice de la confiance en la Vie.



Je rencontre beaucoup d'humains jeunes ou moins jeunes qui ne trouvent pas dans leur environnement la possibilité d'apprendre « comme ils sont ». Le système ne les accueille pas de façon inconditionnelle.

Dès lors, comment permettre une rencontre, une réciprocité d'enrichissement, entre un individu et un système scolaire?

A mon sens, reprocher à une structure son incapacité à accueillir « un petit » comme il est, c'est de l'énergie gaspillée pour rien !! Se mettre face à une structure sociale en lui réclamant une métamorphose pour que ce que nous sommes puisse s'exprimer est une perte de temps, une source de frustration considérable. Par essence la structure sociale et entre autre la structure scolaire est rigide. Pourquoi ? Car c'est une « structure » et en étant rigide elle fait le job, comme elle pense qu'elle doit le faire... C'est comme si vous demandiez à votre squelette d'être moins rigide ! Ce n'est pas ce qu'on lui demande et je vous garantis que ça fonctionnerait beaucoup moins bien si notre squelette s'assouplissait ou décidait de prendre une autre forme! Je ne dis pas que la structure sociale ne gagnerait pas à évoluer, l'expérience me montre juste que l'opposition individu – structure sociale n'est pas le chemin le plus agissant.

Par contre stigmatiser un élève, un enfant, un adulte dans des jugements à partir de critères normatifs édictés par le groupe social est tout aussi vain. En effet la notation qualitative et quantitative ne définit en rien un individu. Elle le positionne juste plus ou moins loin des critères d'évaluation plus ou moins objectifs (les notes) ou carrément subjectifs (les demandes de comportements) fixés par celui qui voit comme une nécessité vitale la normalité de l'autre face à ces critères. Nous le faisons par exemple quand nous nous inquiétons pour notre enfant qui n'aura pas son Bac ou pour l'élève qui reste introverti en classe.

Avec « J'apprends comme je suis », c'est un autre chemin que je propose : le mien et celui d'autrui.

Je prends chacun là où il en est, lui demande ses objectifs pour garder le cap, et puis je mets à son service dans un partenariat relationnel joyeux, fluide et léger, mon expérience de « grande », mon besoin fondamental de trouver des réponses à des questions et ainsi d'aboutir à plus de visibilité, de clarté.

C'est ainsi que je crée les conditions pour que s'ouvrent des chemins d'apprentissage, à partir de contenus proposés par l'école, mais hors des sentiers battus. Découvrir avec chacun quelle piste il suit pour apprendre, observer comment il avance, découvre, s'émerveille, comprend, se nourrit de ce qu'il vit... et puis, en bon partenaire, lui permettre de vivre des expériences d'apprentissage où par son chemin il va rester un apprenant de la Vie. Ainsi il fera l'expérience de la réussite : apprendre des contenus par son chemin, « apprendre comme je suis ». Et si son psychisme vit cette fois grâce à un mode d'apprentissage choisi, la joie, la sérénité, la confiance alors les obstacles vont se lever pour rentrer en lien avec l'Autre, celui qui apprend lui aussi « comme il est ».

Rassuré sur ses capacités d'apprentissage, loin de la souffrance dans ce qu' inflige l'étiquette « en échec scolaire », il pourra suivre son professeur de classe grâce à  leur chemin respectif, certes ne pas toujours y trouver son compte mais ne pas s'en imputer la cause ni le reprocher aux autres.

En tant que parents et enseignants nous pouvons choisir d'élargir l'expérience d'apprentissage de notre enfant, notre élève dans son cheminement, bien au-delà des autoroutes de pensées de notre système scolaire et social. Nous pouvons nous considérer comme le sang qui amène à la structure l' oxygène nécessaire à sa survie. Ainsi non seulement je ne vais pas perdre mon temps à reprocher au système de ne pas intégrer l'enfant avec ses spécificités, je ne vais pas faire croire au jeune qu'il est « bizarre », je ne vais pas nourrir ses croyances en m'inquiétant de son avenir s' il est « hors normes ». Je vais simplement lui faire vivre la diversité des chemins d'apprentissage, la sécurité de celui qu'il emprunte et la richesse qu'il est en tant qu'individu pour ce système social en étant parfaitement qui il est au sein de ce groupe d'humains.

Cet accompagnement je le réalise autant pour de jeunes élèves, que pour des apprenants adultes ou des travailleurs qui continuent de vouloir apprendre dans l'exercice d'un métier choisi.

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